FRENCH FLASH FICTION 2025: THE HIGHLY COMMENDED ENTRIES (Y12-13)

Following the publication of the winning and runner up entries, we are excited to present the highly commended entries for the Year 12-13 categories of this year’s French Flash Fiction competition!

A huge well done to all of our highly commended entrants!

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La bise

La panique fleurit dans mon estomac. J’essayais désespérément de me souvenir de ce que Madame avait dit ; il fallait que je paraisse français. Était-ce la gauche ou la droite d’abord ? Deux, trois ou quatre ? Je frappai à la porte, chaque bruit sourd étant un glas qui exacerbait ma peur.
« Bonjour ! Il était tout ensoleillé et souriant. J’ai respiré, soulagée, et je me suis penchée, tout irait bien enfin…
Un silence vide. Un rire gênant. Il a tendu la main. Oh, mon Dieu. La France et ses salutations incompréhensibles. La bise n’est pas une blague.

– Sofia McAllister, Year 12

Le petit fifre

L’oiseau regarde d’en haut, il s’envole au-dessus des troupes en marche. L’armée sur le terrain défile en cadence, chaque pas avec le battement d’un tambour. Le petit fifre joue en tête de la bande, l’esprit fixé sur ses doigts. Son rythme agile erre à travers la foule, soulevant la botte de chaque soldat un peu plus haut. Le petit fifre heurte une pierre, sa jambe se dérobe et son fifre échappe à son emprise – mais la mélodie du fifre sautille encore dans l’air. Elle sonne aux oreilles des soldats et danse vers le haut pour rejoindre l’oiseau en vol.

– Dominica Kay-Shuttleworth, Year 12

Dans les ruelles sinueuses de Montreval, une brume spectrale s’élevait, tissant des filaments d’ombre entre les pavés moussus. Léandre, un antiquaire aux mains tâchées d’encre, découvrit un grimoire scellé d’un sceau d’obsidienne. Intrigué, il brisa le cachet d’un geste fébrile.

 À peine eut-il murmuré les premières lignes que la pièce se métamorphosa : les murs suintèrent un encre abyssale, et une silhouette éthérée s’extirpa des pages, murmurant des secrets interdits. Trop tard. Le livre ne contenait pas un savoir ancien, mais une malédiction séculaire. Un cri déchira la nuit, et Montreval sombra dans l’oubli.

– Eddie Henderson, Year 12

Les derniers moments à la mort d’un cygne

La harpe étincelante m’entoure, la mélodie du violoncelle tournoyant par-dessus ma peau comme de l’eau, alors que mes bras tourbillonnent en haut, en bas. Une arabesque. J’imagine que la musique soit la seule chose qui me soutient, qui permet à mon cœur de continuer. Je baisse la tête, et-

‘Excusez-moi Madame, il ne faut pas être ici.’

Je lève les yeux. Je vois la salle de concert vacante, les chaises poussiéreuses. Toute-seule. Mes derniers souffles résonnent sous forme de la mélodie ; la mort de mon cygne.

‘Pardon’, je réponds, ‘j’ai dû me perdre.’

– Eva Saunders, Year 12

Je me souviens d’être assis devant le grand écran, me cachant de ma mère quand j’étais enfant. Et comment je me faufilais dans le cinéma avec les quelques francs que je pouvais rassembler chez nous, glissant devant le guichet comme une ombre. La lumière vacillait sur nos visages juvéniles tandis que la voix d’Arletty résonnait dans nos têtes, tissant des rêves d’un monde au-delà de la guerre. Dans ces salles obscures, nous oublions les rations, les couvre-feux, la peur. C’était notre rébellion. Un acte de défi contre le chaos de la guerre, un moment de magie volée dans un monde brisé.

– Preona Mohan, Year 12

L’Océan en Moi

Les chirurgiens m’ont ouverte.
Pas de cœur. Pas de poumons. Seulement un océan. Les vagues se brisaient contre mes côtes, un phare clignotait près de ma colonne vertébrale. Un navire voguait entre mes veines.
« Elle n’est… pas humaine », murmura l’un d’eux.
Je me suis redressée, les points de suture défaits. La marée montait, déversant de l’eau salée sur le sol.
« Je vous l’avais dit », ai-je dit, d’une voix résonnant comme une tempête. « Je n’étais pas faite pour ce monde. »
Puis le courant m’entraîna, au-delà des os, au-delà du souffle, jusqu’à ce que je me dissolve dans les vagues.
Le navire a poursuivi sa route.

– Gia Namoa, Year 12

Jardins crépusculaires, jardins qui rêvent…

jardins où l’espoir me grimpe à la gorge,

ta pommette un sacrilège peint en

lilas aqueux dans la lumière déclinante

du jour mourant; jardins de chaleur

essoufflé et tremblant.

Les étoiles s’affaissent dans

le ciel cobalt, elles détournent les yeux

de ce moment qu’elles ont vu avant,

ce moment où ta main pèse entre nous

comme une chose morte, tes os étranges

et spectrales dans les reflections pâles

des platanes; ce moment où je pense

que tu vas m’embrasser, 

que tu vas dire les mots

que tu ne diras jamais.

– Luke Roberts, Year 13

La Notre Dame

Je vous tois, les meufs et les keums, ils me regardent tous. Ce matin, Paris a le cafard, ça se voit. Elle attend son keum qui lui a posé un lapin – quel dommage. Elle se creuse la tête, elle semble vénère: “Suis-j’ouf ou est-il chelou?” Quand on parle du loup, on ne voit la queue. Un mec apparait, il porte un bouquet. Elle est si heureuse qu’elle a presque tombé dans les pommes. J’en ai vu des cœurs d’artichaut et ces événements font toujours chaud aux pierres.

– Amelia Richardson, Year 12

Je la cherche dans les souvenirs, dans les vieux albums qui se cachent, capturés par la poussière.
Je la vois dans les gens que je rencontre, et quand je vois la femme devant moi, je me souviens de l’infirmière distante qui tenait ma petite main fragile dans la sienne et qui m’emmenait chez nous.
Elle était une femme forte avec un cœur faible et en difficulté, mais elle a aidé des centaines de nécessiteux, juste pour que, pendant la dernière scène de sa vie bleue, ils disent qu’ils ne pouvaient pas l’aider.
Son cœur empoisonné, son corps fatigué, ses cheveux dorés qui tombent—tout disparu.
Et pourtant, je la cherche.

– Andreea-Denisa Taranu, Year 12

Jouant ses gammes

Initialement, ses gammes sont ternes, plates; ses doigts, raides et rigides. Bien qu’elle lutte pour les contrôler, ils accomplissent leurs mutineries mesquines. Les notes ricochent sur les murs. Le métronome marche sans cesse. Après mille et un tics et encore plus d’erreurs, elle commence à se perdre dans la monotonie apaisante de frapper les touches encore et encore.

Do majeur, un collier éclatant de perles, comme le sourire qu’elle montre le monde. Fa♯ mineur, legato, tombant délicatement comme les larmes qu’elle ne versera pas. En les jouant, elle ressent un plaisir simple. Une gamme, au moins, est facile à fixer.

– Annabelle Lavin, Year 12